Une demeure, une histoire
La première mention du fief de Saint Bris des Bois relevant du Château de Taillebourg, remonte à 1395. Les terres et le château passèrent les siècles et les générations des familles de BALLODES, FONTENEAU puis OZIAS- FONTENEAU. Laissé à l'abandon dans la fin du XVII° s., le Logis noble est alors cédé en 1733 à la famille PELUCHON des Touches. Cette famille originaire de Cognac et de Verrière en Charentes le conservera jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. Au moment de la Révolution Française, c'est Jean Antoine Pelluchon Destouches qui demeure au Logis. Son fils ainé Gabriel doit hériter du Logis mais il décède avant son père. Ce sont donc les petits enfants de Jean Antoine qui vendront leur part sur la propriété du Logis à mon aïeul Jean Boutinet entre 1810 et 1813. Celui-ci, meunier de son état, et possédant plusieurs moulins sur la Vallée du Coran, avait renforcé sa situation grâce à son alliance à une autre importante famille de meuniers possédant les moulins sur le cours aval du Coran (Saint Césaire et Chaniers). Il fait alors construire une magnifique maison appartenant toujours à ses descendants et jouxtant l'église de Saint Césaire et n'habitera pas le Logis.
Métairie parmi d'autres, la propriété du Logis de Saint Bris des Bois, qui a toujours conservé ses terres et bois alentours, perdit son caractère de belle maison d'habitation. Elle conserva par son site et son environnement une grande majesté.
Son emplacement, sur les hauteurs de Saint Bris des Bois, à proximité de l'église ainsi que son portail majestueux rappelle son passé nobiliaire ainsi que l'ancienneté du site comme lieu d'habitation seigneurial.
Mon arrière-grand-père, Paul Boutinet, en héritera vers 1900 mais depuis 100 ans, reléguées en bâtiment d'exploitation ou partiellement habitée, la demeure a beaucoup perdu de sa superbe et elle n'offre plus le confort recherché à cette époque. Son épouse Céleste préfèrera installer sa famille au Brissonneau, à une vingtaine de kilomètres de là où réside toujours Bernard Boutinet, mon père, qui gère la production familiale de Cognacs et Pineau des Charentes.
Le Logis poursuivra alors sa vie de ferme agricole sans transformation, ni aménagement tout au long du XX° siècle.
De retour sur le terroir familial
Comme vous l'avez compris, le Logis de l'Astrée n'a pas été ma maison d'enfance. Même si cette propriété a toujours fait partie de mon environnement proche, au travers des journées que nous y passions avec ma grand-mère puis avec mon père afin de surveiller les cultures, de remettre en état un bâtiment en grosse difficulté, et pendant un temps de nourrir quelques moutons à qui l'on avait confié la lutte contre l'envahissement herbagé de la cour, nous n'y séjournions jamais, la maison étant absolument inhabitable et plutôt ouvertes « aux quatre vents »…